Les pharmaciens, comme tout le monde, évoluent dans un monde en pleine transformation, tant sociétal qu’environnemental (RSE), politique que technologique (connectivité, IA, XR, omiques). Le système de santé se reconfigure de manière accélérée dans un cadre économique contraint.

 Chaque jour amène son lot de challenges et d’opportunités.  Il est important que les pharmaciens puissent se préparer aux évolutions du secteur de la santé, aux nouvelles missions et aux nouvelles technologies, ainsi qu’aux attentes changeantes des patients.

Bien que leur formation soit ancrée dans les sciences de la santé, les pharmaciens ont aussi besoin d’être formé au rôle de chef d’entreprise.

→ Des compétences, spécifiques et complémentaires à leur formation initiale, leur sont nécessaires pour une gestion efficace de leur officine.

Si un grand nombre de pharmaciens se font accompagner, avec efficacité, par des groupements pour les fonctions achat, logistique et référencement, il est beaucoup moins fréquent de trouver des solutions personnalisées pour l’ensemble des autres fonctions nécessaires au développement de l’entreprise et aux projets de vie du dirigeant  :

→ analyse stratégique, ressources humaines, gestion des temps de vie et de son équilibre personnel, formations aux « soft skills », management, gestion administrative, gestion et optimisation financière, gestion du capital santé et financier, gestion de la qualité, marketing, communication interne et externe, physique et numérique, gestion de projets, expertises spécifiques, usages des nouvelles technologies, déploiement opérationnel des nouvelles missions en santé, participation aux structures d’exercice coordonnées, …

Enfin, concernant la mise en œuvre opérationnelle, c’est souvent à l’équipe, de plus en plus réduite sur le terrain, que cela incombe. Le titulaire est alors dans l’obligation de faire des choix et de prioriser entre l’important, le très important et l’urgent, avec un suivi complexe dans le temps, par manque de méthodologie et de disponibilité. Dans la majorité des cas les titulaires se retrouvent livrés à eux-mêmes devant une liste de tâches interminable, augmentant de manière inexorable et embolisant le développement des projets de l’entreprise malgré la pertinence des conseils apportés.

 Gérer une pharmacie va bien au-delà de la sécurisation du circuit du médicament et de sa dispensation aux patients. C’est un projet entrepreneurial qui demande une expertise variée et une gestion complexe au quotidien.

Lorsqu’ils souhaitent se développer et bien qu’ils aient la capacité d’élaborer des projets d’avenir, ils se retrouvent en difficulté pour pouvoir les gérer et les suivre avec efficience. Ils sont peu à posséder des compétences de chefs de projets et sont accaparé par leur quotidien : des projets importants et nécessaire sont ainsi relégués au second plan, voir abandonnés.

→ Chaque officine a sa propre identité, liée d’une part à sa patientèle, et d’autre part à la vision de l’exercice officinal, différent et unique pour chaque pharmacien.

Si le pharmacien a parfois recours à des consultants extérieurs, la majorité de ces conseils ignore les spécificités de l’exercice officinal et les problématiques particulières que les pharmaciens rencontrent au quotidien.

→ Les Pharmaciens sont des scientifiques, des professionnels de santé au service de leurs patients. A la différence d’autres domaines, la plupart de leur temps est consacrée à leurs missions de santé, au détriment de leur rôle de chef d’entreprise, en tant que titulaire, ou de de cadre polyvalent, en tant que pharmacien adjoint.

Sur une même journée, ils peuvent être acheteurs, conseillers, managers, comptables, communicants, et bien d’autres casquettes encore, tout en restant à l’écoute de leurs patients. Leur emploi du temps, chargé et exigeant, leur complique l’accès à la formation continue : difficile d’être « au four et au moulin » au même moment.

Les compétences générales, nécessaires à la direction d’une entreprise de proximité à taille humaine, sont souvent acquises « sur le tas » et de manière partielle. Les formations à l’entreprenariat en officine sont rares et parmi elles très peu abordent les nouvelles technologies et opportunités de marché.